Trauma et catastrophe naturelle par inondation: incidence de l'attachement à l'habitat

Mémoire de Master 2 - Recherche, mention Psychologie, Spécialité Psychopathologie et Psychologie Clinique - mené mené par Fabien Agneray, sous la Direction de Serge TISSERON. Le thème porte sur les traumas encore perceptibles auprès des victimes des inondations de la Somme (2001) à travers la récolte de témoignages

Partenaires et moyens

Technique(s) :

Institut pour l’Histoire et la Mémoire des Catastrophes (IHMEC) :

  • aide/conseil pour la recherche de ressources présente sur le territoire en question
  • Publication de témoignages sur le site web de l'association

Humain(s) :

  • Association des Victimes d’Inondations d’Abbeville (AVIA) : prévention, information, soutien de la population, aide pour le recrutement des participants à l'étude
  • CPIE de la région picarde : Informations sur la population sinistrée
  • IHMEC : soutien citoyen du projet de recherche
  • Universités : 1 étudiant en recherche à l'UPJV

Financier(s) :

Agence Régionale de Santé de Picardie (Bourse d’étude) : 1 600€/mois pendant un an

En bref

objectif(s) :

  • Evaluer le lien entre les manifestations du vécu traumatique et l’attachement à l’habitat des personnes situé en zones inondées 
  • Plus globalement, participer à l’effort de Recherche en matière de Résilience des populations victimes de catastrophes naturelles

Echéancier :

Durée générale de réalisation du travail : 8 mois 

  • Revue de la littérature : 2 à 3 mois ;
  • Elaboration de la méthodologie, des questionnaires : 1 mois ;
  • Interviews des participants : 3 mois ;
  • Retranscription : 1 mois ;
  • Analyses : 1 mois ;
  • Rédaction : tout au long du travail.
  • Dépôt témoignages sur le site de l’Ihmec : immédiat, après retranscription +/- relecture des participants

Description de l'action

En 2001, la vallée de la Somme (Picardie, France) a connu d'importantes inondations.

Cette étude, née d’une collaboration entre le laboratoire de Recherche de Psychologie d’Amiens (EA 7273) et l’Université Paris X,  cherche à évaluer le lien entre les manifestations du vécu traumatique et l'attachement à l'habitat des personnes situées en zones inondées.
A l’initiative du Docteur Serge TISSERON (Directeur de Recherche), et suite à la création de l’Institut pour l’Histoire et la MEmoire des Catastrophes (IHMEC), un travail de recherche a été pensé autour du trauma lié aux inondations de la vallée de la Somme de 2001. Le Professeur Michel WAWRZYNIAK, de l’Université Picardie Jules Verne, m'a permis de m’inscrire sur ce projet tout en gardant une certaine latitude quant aux thématiques spécifiques que je souhaitais développer. Des liens ont ainsi pu être réalisés avec différents structures ou associations dont les Centres Permanents d’Initiative pour l’Environnement de Picardie (CPIE), qui avaient déjà réalisé un travail auprès de victimes et d’acteurs dans la gestion de l’inondation. La confidentialité contractualisée entre les CPIE et les témoins n’a néanmoins pas permis d’engager une collaboration effective. En revanche, l’Association des Victimes d’Inondation d’Abbeville (l'AVIA) fut très réceptive à notre démarche et nous a permis de rencontrer un certain nombre de victimes de ces inondations et des acteurs de la prévention du risque inondation.
Après avoir reçu une information claire, les participants ont consenti à répondre dans un premier temps a un entretien semi-directif portant a la fois sur le vécu de l'inondation et sur l'attachement a l'habitat, aux auto-questionnaires puis à un questionnaire de recueil de données socio-demographiques. Les résultats ont permis d'alimenter nos connaissances sur les liens existant entre un individu et son habitat et surl'incidence de ce dernier dans le vécu traumatique lié a une inondation.

Description de la méthodologie

La méthode repose essentiellement sur des outils qualitatifs permettant d’appréhender au mieux le vécu subjectif des participants concernant à la fois la qualité de leur attachement à l’habitat inondé mais aussi leur vécu de l’inondation. L’analyse porte sur le discours et s’organise au travers de catégories thématiques visant à mettre en relief l’intériorisation des fonctions de l’habitat pour les victimes de cette inondation et l’impact de cette intériorisation sur les manifestations traumatiques. Réaliser cette étude 12 ans après la catastrophe, permet de convoquer et de réactualiser une mémoire singulière encore vive. Par ailleurs, la publication des témoignages sur le site memoiredescatastrophes.org soutient une mémoire collective. Ce matériel, mis à disposition du public, permet non seulement le partage de cette mémoire mais également la restitution d’un vécu authentique pouvant faire écho à toute victime et éventuellement participer au travail de métabolisation psychique que nécessite souvent le trauma. Les chercheurs intéressés par cette thématique y trouveront également un corpus riche, incitant à d’autres recherches.

Recommandations

Les recherches concernant une population de la région permettent de travailler avec des acteurs locaux, générant une dynamique intéressante. Qui plus est, ce type de travaux est peut-être plus susceptible de bénéficier d’un financement régional. Les contacts doivent être réalisés relativement rapidement au cours de l’année, afin de prévoir un temps d’entretien puis d’analyse au début de la seconde partie de l’année universitaire. Cela implique d’avoir réalisé la majeure partie de la revue de littérature ainsi que la méthodologie lors de la première partie de l’année universitaire. L’idéal étant, dans tous les cas, de s’engager sur une thématique de recherche dans laquelle on souhaite s’investir.