Recherche de témoignages sur la sismicité du district de l’agglomération annécienne durant la période sarde (1814-1860)

Thèse d'histoire

Partenaires et moyens

Humain(s) :

  • SYLVAIN GACHE, chef de projet - doctorant en histoire à l’université Lyon 2.
  • BRUNO HELLY, responsable scientifique du projet - archéologue, directeur de recherche au CNRS, coordonnateur des programmes du centre universitaire européen pour les biens culturels de Ravello (Italie) (CUEBC - chargé de la protection du patrimoine dans les zones à risque sismique dans le cadre de l’accord européen et méditerranéen sur les risques majeurs), directeur de la thèse de SYLVAIN GACHE.

Financier(s) :

District de l’agglomération annécienne : 50 000 francs/an sur 1 an. 

En bref

objectif(s) :

  1. Améliorer l’état des connaissances sur la sismicité du district de l’agglomération annécienne durant la période sarde (1814-1860), une période clé de l’histoire sismique de ce secteur, marquée par la présence de deux séismes destructeurs (le séisme dit « du Bugey » de 1822 et celui dit « d’Annecy » de 1839, proposé comme séisme de référence).
  2. Comprendre le comportement de la population face aux tremblements de terre par le biais d’une étude de cas bien documentée, l’église Saint-Maurice d’Annecy.

Cible(s) : scientifiques, gestionnaires, décideurs, population.

Echéancier :

Printemps 1997 : rédaction et présentation du projet devant BERNARD BOSSON, président du district de l’agglomération annécienne.

Automne 1997 : validation et mise œuvre du projet dans le cadre d’une convention passée entre le président du district, le coordonnateur des programmes du CUEBC et Sylvain GACHE.

Printemps 2000 : présentation et remise d’un rapport de synthèse au président du district - fin du projet.

Description de l'action

Le contexte et sa mise en œuvre : à la suite du séisme du 15 juillet 1996 (intensité épicentrale 7 sur l’échelle MSK), le district s’est adressé à divers organismes spécialisés dans l’étude des mécanismes et des impacts liés à ce type d’événements en vue d’analyser le contexte sismique et géologique d’une part, de renforcer le dispositif de surveillance de la faille responsable d’autre part. Dans ce contexte, le district m’a confié la réalisation de cette étude.

Les difficultés rencontrées : dresser l’état préalable des connaissances sur la sismicité du secteur n’a pas été facile. SisFrance, la base de données nationale des séismes en France métropolitaine, n’était pas disponible sur internet. Il fallait une autorisation pour la consulter. La consultation devait être faite sur place, sous la conduite d’un expert, dans un temps limité. Certaines parties étaient accessibles, d’autres non. Tout dépendait de l’accord signé au départ. Aujourd’hui, SisFrance est en ligne (http://www.sisfrance.net). Elle semble de prime abord, beaucoup plus abordable. L’interrogation par « commune » permet d’afficher la liste des événements répertoriés pour Annecy et ses environs, d’obtenir une fiche détaillée pour chacun d’eux, etc. Certaines parties de la base restent néanmoins inaccessibles. Je fais ici allusion au contenu (visualisable sous forme numérisée) des sources utilisées dans la détermination des caractéristiques des événements. Curieusement, ce contenu n’est pas toujours consultable. 

Description de la méthodologie

  1. Améliorer l’état des connaissances sur la sismicité du district de l’agglomération annécienne durant la période sarde (1814-1860). L’état des connaissances proposé par SisFrance au début de cette recherche était très limité. Il ne reposait que sur l’exploitation partielle de quelques sources documentaires de qualité variable (catalogues d’événements et articles de presse principalement). Partant de ce constat, j’ai décidé de reprendre ce travail, en recherchant chacune des sources exploitées par les experts (celles que j’ai pu identifier) pour collecter l’ensemble des informations disponibles. J’ai choisi enfin, de poursuivre la démarche en investissant mes efforts dans la recherche de nouvelles sources (au sein des archives municipale d’Annecy et archives départementales de la Haute-Savoie principalement). L’état obtenu à l’issue de ce travail reposait cette fois, sur une masse documentaire abondante et assez variée. Cette masse documentaire ne fut pas étudiée en totalité. Je dus faire des choix, sélectionner quelques sources, quelques informations pour enrichir (en améliorant la connaissance des effets liés aux séismes de 1822 et 1839) et compléter (en « ajoutant » quelques événements au catalogue, comme le séisme de 1808 ou les répliques de celui de 1817) l’état de 1997. Ce dernier travail était indispensable pour pouvoir réaliser le deuxième objectif que je m’était fixé.
  2. Comprendre le comportement de la population face aux tremblements de terre. Une étude de cas particulièrement documentée - l’église Saint-Maurice d’Annecy - m’a permis d’étudier la question. Cette étude a montré qu’on ne pouvait comprendre les effets d’un séisme donné sans étudier le contexte dans lequel il s’était produit. Etudier le contexte, c’est comprendre que la vulnérabilité de tel ou tel bâtiment (ou élément) est liée à différents facteurs autres que le type de construction (comme les techniques et matériaux utilisés, l’état du bâtiment/élément avant le tremblement de terre, etc.). C’est comprendre aussi que sa situation dépend des événements qu’il a vécus, des effets qu’il a subis et des décisions qui ont été prises.

Recommandations

D’autres approches, complémentaires de l’approche historique, sont possibles. L’une des plus intéressante me semble être la démarche archéologique ; très utile pour connaître les effets des séismes sur le bâti courant, effets qui ne sont pas souvent décrits dans les textes. Elle permet aussi d’étudier la « réponse » des communautés confrontées à ce type d’événements. Cette « réponse » montre que les communautés réagissent aux situations qu’elles traversent, qu’elles sont capables de protéger leur bâti en modifiant leurs comportements constructifs.