EU SEQUANA 2016

La préfecture de Police a ainsi organisé du 7 au 18 mars 2016 un exercice de gestion de crise, EU Sequana 2016, simulant une crue majeure en Ile-de-France

Partenaires et moyens

Technique(s) :

Matériels nécessaires pour le bon déroulement de l’exercice (bateaux, 4 helicoptères…)

Exercice sur table et exercice terrain

Humain(s) :

  • L’Institut National des Hautes Etudes de la Sécurité et de la Justice (INHESJ). Le  scénario des phases de crue et de décrue, conjointement réalisé par le bureau exercices du SGZDS et  le  département  Risques  et  Crises  de  l’INHESJ,
  • 90 partenaires publics et privés dont la Ville de Paris, les Préfectures de Seine et Marne (77), des Yvelines (78), de l’Essonne (91), des Hauts de Seine (92), de Seine- Saint-Denis (93) et du Val de Marne (94), les conseils départementaux de l’Essonne (91), de Seine Saint-Denis (93), du Val de Marne (94), l’ARS, les académies de Paris et de Versailles, Orange, la RATP, le CPCU, Eau de Paris , Ports de Paris, ERDF, GRDF.
  • 4 pays européens (Belgique, Espagne, Italie, République Tchèque) quatre modules européens venus en renfort des forces françaises de sécurité civile soit 115 pompiers.
  • Environ 2000 sauveteurs et personnels de la protection civile engagés sur le week-end des 12 et 13 mars 2016

Financier(s) :

La Commission Européenne

Budget global : 476 461

En bref

objectif(s) :

  • évaluer la complémentarité des capacités nationales, des renforts européens et la capacité d’accueil des modules européens en cas de crise ;
  • l’interopérabilité des moyens humains et techniques par l’emploi de spécialistes (nautiques, subaquatiques, pontage, lutte contre la pollution, cynotechniques, risques technologiques, soutien logistique, énergie, éclairage, nettoyage, pompage de grande capacité) et la complémentarité des renforts européens ;
  • coordonner la réponse des acteurs de la gestion de crise au plan zonal ;
  • évaluer la pertinence des plans des services et opérateurs ;
  • mesurer la portée de l’information délivrée aux Franciliens ;
  • évaluer la cohérence des procédures opérationnelles et les remontées d’information vers les autorités publiques.
  • Rassembler les partenaires et acteurs du territoire francilien autour d’un exercice de gestion de crise à ampleur européenne pour renforcer la coordination de leurs actions
  • Faire fonctionner le mécanisme européen de protection civile
  • Focaliser l’attention des populations sur le phénomène de crue

Cible(s) : La population francilienne, les départements et communes d’Ile de France, les principaux opérateurs de réseaux de la région...

Echéancier :

(voir calendrier de l’exercice en pièce jointe)

  • lundi  7 mars au vendredi 11 mars 2016 : exercice « sur table » (phase crue)
  • samedi 12 mars et dimanche 13 mars : exercices « terrain »
  • lundi 14 mars 2016 : RETEX des modules européens
  • mardi 15 mars au vendredi 18 mars 2016 : exercice « sur table » (phase décrue)
  • lundi 17 mai 2016 : Retex des partenaires franciliens
  • 30 juin 2016 : remise des rapports technique et financier à la Commission Européenne

La préparation de la demande de subvention auprès de l’Europe a débuté en février 2014. Une fois le dossier accepté (en novembre 2014),  nous avons travaillé non-stop jusqu'en mars pour mettre en place l'exercice. Il nous a donc fallu 2 ans au total pour monter l’exercice EU Sequana.

Description de l'action

Le phénomène d’une crue majeure aurait de lourdes conséquences pour l’ensemble de la zone Ile-de-France, non seulement sur les plans humain, économique et matériel mais également en termes de fonctionnement des institutions nationales et des secteurs d’activités d’importance vitale. Il est donc primordial que la culture de crise soit assimilée et prise en compte à tous les niveaux tant par les institutions publiques que par les entreprises privées, dont les interdépendances conditionneront les conséquences de la crise et les délais de retour à la normale. Mais il est également essentiel que les franciliens aient connaissance de cet exercice et à travers lui, renforcent leur culture du risque inondation et leur préparation à cet événement.

La préfecture de Police a ainsi organisé du 7 au 18 mars 2016 un exercice de gestion de crise, EU Sequana 2016, simulant une crue majeure en Ile-de-France, et bénéficiant d’un financement européen dans le cadre d’un exercice grandeur nature.

Une inondation de cette ampleur entraînerait un dépassement des capacités zonales et nationales en moyens matériels et humains. Dans le cadre de la mise en œuvre du mécanisme européen de protection civile (MEPC), quatre pays européens ont participé  à l’exercice EU SEQUANA 2016 : la Belgique, l’Espagne, l’Italie et la République Tchèque. Des modules de sécurité civile de ces quatre États sont intervenus sur les exercices de terrain répartis sur sept sites en Ile-de-France.

Le scénario, au plus près des conditions réelles d’une crue :

  1. du 7 au 13 mars 2016 : la montée des eaux de la Seine (5,50 mètres relevés à Paris-Austerlitz le lundi 7 mars 2016, 7,13 mètres le jeudi 10 mars. Niveau R1 atteint le vendredi 11 mars 2016).
  2. le week-end du 12 et 13 mars 2016 : l’exercice de terrain (FSX) au pic de crue, accompagné d’actions de communication à destination du grand public en Île-de-France.
    Durant le week-end, consacré aux manœuvres terrain, la préfecture de police a accueilli  des représentants de la Commission Européenne, mais également les observateurs de 26 États qui ont assisté aux démonstrations opérationnelles selon un circuit prédéfini. Une équipe de coordination européenne e est aussi venue en renfort.
    Sept sites d’exercice sont prévus pour accueillir les opérations en situations réelles : A Paris, Valenton (94), Saint-Denis (93), Limay, Beynes (78), Gennevilliers (92), Port (92)
  3. du 15 au 18 mars 2016 : la décrue de la Seine. Ces quatre derniers jours ont permis de jouer les conditions de l’après crise par l’introduction d’un saut temporel (journée de pause le lundi 14 mars). Il a ainsi été proposé aux opérateurs-joueurs d’inscrire leurs actions dans le cadre du retour à la normale. Les opérateurs ont joué le matin correspondant à J+5 après le pic de crue et l’après-midi un scénario à J+30 après le pic de crue. Le scénario a permis de jouer cette phase de la crise, d’habitude écartée et particulièrement pertinente pour certains opérateurs. Durant cette séquence, les partenaires ont pu mettre en avant leurs enjeux prioritaires nécessitant un retour à la normale le plus rapide possible.

LE SCENARIO SOCLE EN DÉTAILS...

L’arrivée d’un front froid stationnaire sur le nord de la France au début du mois de février 2016 amène une période de températures négatives entraînant le gel progressif des couches supérieures des sols. Cet épisode de froid est immédiatement suivi de la venue d’une perturbation océanique provoquant des précipitations accentuées notamment sur l’ensemble de l’Île-de-France.

La Seine et ses affluents, la Marne et l’Yonne, reçoivent les fortes quantités d’eaux de ruissellement que les sols gelés ne peuvent absorber. Les débits fluviaux augmentent de manière continue durant la dernière semaine de février 2016 et la première semaine de mars 2016. La Seine et la Marne montent à un rythme de 50 centimètres par jour, puis de 1 mètre par jour. Les prévisionnistes confirment la tendance à l’aggravation pour la période du 7 au 12 mars 2016. Le phénomène observé est celui d’une crue majeure, dépassant le niveau atteint en 1910. Les départements situés en amont de Paris subissent déjà les premières conséquences de la crue.

À Paris Austerlitz, la cote de 8,13 mètres est dépassée au cours du week-end des 12 et 13 mars 2016.

La distribution d’électricité est interrompue pour près de 1,5 million de personnes en raison de l’exposition aux effets de crue d’une partie du réseau et des coupures ou démontages préventifs de matériels sensibles opérés par la société de distribution ERDF.
Concernant le réseau de transports publics, 140 kilomètres de lignes de métro sont inutilisables sur les 250 kilomètres qui le composent et un grand nombre de stations sont fermées.
Plusieurs axes du réseau routier sont inaccessibles. La majeure partie des ponts est submergée ou fermée à la circulation en raison de la fragilisation des structures due à la force du courant. Le seul moyen de passer d’une rive à l’autre de Paris reste le boulevard périphérique.

Après une journée de pause dans l’exercice fixée au lundi 14 mars 2015, il sera proposé aux opérateurs partenaires d’inscrire leurs actions dans le cadre du retour à la normale après la décrue. Cette phase est fixée en deuxième semaine d’exercice, soit du 15 au 18 mars 2016. C'est autour de la résilience des réseaux que les partenaires travailleront.

Description de la méthodologie

  • Afin de préparer les scenarii  journaliers, des réunions associant les partenaires amenés à jouer le même jour ont été organisées.
  • Des scénarii ont aussi été écrits pour les sept sites d’exercice terrain  choisis.
  • De nombreux outils ont été mis à la disposition des partenaires de l’exercice : un scénario socle, une plateforme collaborative, des bulletins météorologiques, des points de situations, un kit de communication   et des cartographies.
  • Pendant l’exercice des observations ont été faites sur le terrain et la  salle de commandement et des questionnaires ont été envoyés à l’ensemble des partenaires.

Freins / difficultés rencontrées : Le manque de sensibilisation au risque de crue de certains opérateurs au départ, les niveaux de maturité sur ce risque étaient très variable.

Eléments facilitateurs : l'implication des référents crue, il y a eu un effet d'émulation et de partage de données.

Recommandations

Ne pas hésiter une seule seconde à se lancer dans un projet aussi important, c'est une expérience très très enrichissante.